Heiva i Bora Bora 2022 : Tamarii Nunue

Venez soutenir la troupe de Tamarii Nunue samedi 9 juillet 2022 à 21 heures lors du Heiva i Bora Bora. L’amour pour la culture et le désir de la partager réunissent les membres de Tamarii Nunue pendant les plusieurs mois de préparation du Heiva. Mareva, danseuse du groupe, nous en fait part et a accepté d’être suivie dans sa préparation. Vivez le Heiva à travers le groupe de Tamarii Nunue…

Plusieurs mois de préparation

Il est 19 heures. La nuit est déjà tombée sur ce terrain spécialement éclairé pour cette période. Les danseuses et danseurs arrivent petit à petit sur le terrain ensablé pour s’échauffer en entendant les batteurs s’entrainer. Déjà, les sons des tamau, des toere et des faakete retentissent et viennent briser le silence qui régnait sur ce terrain quelques heures plus tôt. C’est une invitation à la danse, c’est le rendez-vous quotidien depuis le mois d’avril de tous ces passionnés qui représenteront le groupe de Nunue au Heiva de Bora Bora.

Claudia se tient debout. Elle observe, elle s’inspire, elle réfléchit. Nul ne saura dire ce qui se passe dans la tête de la chorégraphe de Nunue qui dirige ce groupe depuis 2015. Elle trouve toujours de nouvelles idées pour produire un spectacle de 45 minutes qui sera vu par des milliers de spectateurs venus du monde entier, de Polynésie ou de Bora Bora.

Le travail qui se cache derrière cette préparation est énorme mais Claudia puise son énergie dans son amour pour la danse. Elle a commencé à danser dans le groupe de Nunue en 1999 puis en deviendra ensuite la chorégraphe. Ce qu’elle aime le plus dans son rôle est de rencontrer de nouvelles personnes et partager sa culture. Pour Claudia « le Heiva, c’est la Polynésie ».

CLAUDIA

Tamarii Nunue

Nunue est l’un des six groupes qui participe au Heiva i Bora Bora. Le groupe existe depuis les années 1960. Il est dirigé par le président Tiheti Tehihipo depuis 2014. Les différentes générations s’unissent et la transmission par les anciens est primordiale pour le groupe.

Tiheti a commencé également en tant que danseur dans le groupe dans les années 1990. Il est maintenant président et chef de groupe de Tamarii Nunue. Son rôle est de réunir les membres du comité et de prendre des décisions par rapport au thème. Le comité est composé des chefs chorégraphe, batteurs, Mamas, chars fleuris, et choristes.

Tiheti est très fier de partager son amour pour les traditions avec les chants, les danses et les percussions à travers le groupe de Tamarii Nunue.

Le Otea

L’épreuve Otea au Heiva est l’épreuve de danse. Lors du Heiva i Bora Bora, les groupes présentent deux fois leur spectacle. La première soirée est la soirée de présentation et la deuxième concerne la soirée concours. La première n’est pas notée et permet de faire des ajustements, si nécessaire, pour la soirée concours.

La soirée concours est notée par un jury. Les épreuves notées lors du otea sont :

  • le arofa (salutations)
  • le pa’o’a (les danseurs chantent et tapent les mains sur les cuisses)
  • le hivinau (les danseurs tournent autour de l’orchestre)
  • le aparima amui (les danseurs dansent sur les chants)
  • le otea amui  (les danseurs dansent sur les percussions)

Le thème est choisi par le comité et Claudia va créer et composer les danses autour de ce thème. Il est dévoilé par le comité au mois de février mais reste secret pour le public jusqu’au jour de la présentation. Le rapport avec le thème est très important également pour la notation des juges.

Nunue

Vaitepu et Vaitehi

Cette année, Nunue a choisi le thème des deux sources Vaitepu et Vaitehi.

Le thème se retrouve dans plusieurs éléments tels que le décor, les deux danseuses qui représentent chacune une source, le orero (discours) et, bien sûr, les costumes. Ces derniers ne sont composés que d’éléments naturels.

La costumière, crée les costumes qui seront confectionnés par les danseuses et danseurs. Le travail derrière chaque costume est énorme. Heureusement que Nunue a ses petites fées. Les personnes de l’ombre. Celles que l’on ne voit pas sur la scène mais qui, par leur passion, leur amour pour le groupe, leur culture et le Heiva, sont là pour aider et soutenir les danseuses. Car ce sont des jours de confections, des efforts, et des sacrifices personnels qui permettent d’offrir aux spectateurs ces beaux tableaux traditionnels de la danse tahitienne.

Le travail du détail est important. La transmission par les anciens est nécessaire pour connaitre les techniques de tressage. Par exemple, pour tresser le pae’ore qui compose la structure de la coiffe, pour tresser la taille en more, en encore faire le costume végétal.

Pour les novices, le more est la jupe en fibre de purau (Hibiscus tiliaceus) que l’on voit dans les danses traditionnelles.

Mareva : danseuse passionnée par sa culture

Mareva danse depuis l’âge de cinq ans. Elle a choisi le groupe de Nunue pour participer au Heiva cette année. Mère de quatre enfants, elle aménage son emploi du temps depuis le mois d’avril pour venir tous les jours aux répétitions de 19 heures à plus de 21h30. Sa passion pour la danse et sa culture est sa principale motivation. La culture polynésienne est très importante dans la vie de Mareva. Elle en défend les valeurs et en est une vraie ambassadrice. Elle a créé la page Facebook Mon fenua ma culture, un beau partage de la culture polynésienne. « C’est toujours un plaisir de partager ma culture et c’est, pour moi, une grande fierté » déclare-t-elle.

Ce qui lui plait dans le Heiva, c’est d’entendre le son des toere qui invitent à la danse. Elle a choisi le groupe de Nunue car elle apprécie la chorégraphe Claudia. Une personne très simple, douce et gentille qui aime partager sa culture à travers la danse. Mareva aime également vivre ces moments avec ses amies qui dansent dans le même groupe.

A travers le Heiva, se transmet la culture

Le Heiva est l’illustration de l’amour pour la culture polynésienne. Pour Tiheti, le partage de cette culture est important. « Ce qui me fait plaisir est de pouvoir promouvoir cette culture qui nous est propre. De la défendre et la partager au maximum. C’est important car ça nous est propre, c’est notre identité. Nous devons saisir cette opportunité pour la partager et la promouvoir »

Le reo tahiti (la langue tahitienne) est un élément essentiel de la culture. Le Heiva est l’occasion de promouvoir cette belle langue, qui est la langue maternelle des polynésiens. Selon Tiheti, celle-ci doit être partagée le plus longtemps possible et le Heiva permet de la mettre en valeur à travers les chants et danses.

Samedi 9 juillet 2022, il est maintenant 21 heures. Tamarii Nunue s’apprête à entrer en scène…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *