La course de porteurs de fruits, Tu’aro Ma’ohi, est une épreuve unique et culturelle à ne pas manquer lors du Heiva de Bora Bora. Celle-ci aura lieu de 29 juin 2022 à 15 heures sur la place Tuvavau. Lors de ce concours, des hommes et des femmes vont fièrement représenter la culture polynésienne en portant sur eux un vrai bagage culturel. En effet, la course de porteurs de fruits est une pratique quotidienne ancestrale de la Polynésie. Titaua a remporté de nombreuses fois cette course. Cette année, elle remet en jeu son titre de championne et nous en dit plus sur cette discipline qui la passionne.
La course de porteurs de fruits
La course de porteurs de fruits prend ses racines dans la culture Maohi. Autrefois, les agriculteurs se déplaçaient d’une vallée à une autre et transportaient les fruits en les attachant à un morceau de bois. Puis, l’idée d’en faire une course viendrait de l’ile de Taha’a après un défi lancé par les habitants pour désigner l’homme le plus fort du village.
C’est une course unique dans laquelle le participant doit courir pieds nus, en tenue locale avec une couronne de fleurs ou végétale. Les fruits ne doivent pas être trop mûrs afin de tenir sur le bois. Le bois et les attaches doivent être naturels et il y a des consignes bien précises quant à la longueur et le diamètre du bois.
D’une année à l’autre, la Fédération des Sports et Jeux traditionnels peut varier la charge. La charge est comprise entre 15 et 20 kg pour les femmes et 25 à 30 kg pour les hommes. La distance à parcourir est de 1200 mètres.
Il existe également une épreuve avec une charge de 50 kg. Cette épreuve est, jusqu’à maintenant, uniquement masculine et n’a lieu qu’à Tahiti.
« Je suis très fière de représenter les femmes pour donner l’exemple aux jeunes filles et aux femmes »
Une course particulière
La course se déroule sur du sable et du bitume. Le départ se fait sur du sable ce qui fatigue le compétiteur beaucoup plus rapidement. Puis, il faut trouver une technique pour courir sans se brûler les pieds sur le bitume. L’arrivée se fait à nouveau sur du sable, il faut donc garder de l’énergie pour pourvoir accélérer.
La charge n’est portée que sur un côté. La difficulté est de trouver l’équilibre avec un seul bras. Il faut également gérer les sensations sur les pieds car le corps est légèrement déséquilibré vers l’avant.
Titaua : un palmarès impressionnant
Titaua, surnommée Titi Baup, est instructrice de yoga, maitre-nageuse et thérapeute.
Passionnée par le sport et les arts polynésiens, elle pratique le ori tahiti (danse tahitienne) et le Tu’aro Ma’ohi. Elle a participé 5 années consécutives au concours de porteurs de fruits du Heiva de Bora Bora et y a gagné quatre premiers prix et un deuxième prix. Mais notre championne ne s’est pas arrêtée là. Elle a participé et gagné deux fois au Heiva Tu’aro Ma’ohi à Tahiti dans lequel elle a concouru contre toutes les iles de Polynésie, l’ile de Pâques et la Nouvelle Zélande.
Cette année, Titaua va une nouvelle fois représenter l’ile de Bora Bora au Heiva Tu’aro Ma’ohi à Tahiti le 14 juillet 2022. Elle y participera dans la catégorie master (plus de 35 ans).
Un entrainement particulier
L’entrainement de Titaua est essentiellement basé sur le yoga. Elle soutient que « le yoga fait travailler le mental, la respiration et t’aide à être très gainée pour protéger ton dos ».
Elle complète ensuite son entrainement avec des courses courtes, variées, intenses et des exercices de type Crossfit (tractions, pompes). Elle profite également du lagon de Bora Bora pour faire des sessions d’entrainement dans l’eau.
Titi Baup n’utilise aucun matériel de musculation. Elle remplit un sac avec du sable ou utilise des bouteilles d’eau pour pouvoir faire des départs en force ou courir avec des charges.
“Le yoga fait travailler le mental, la respiration et t’aide à être très gainée pour protéger ton dos“
Les femmes dans la course de porteurs de fruits
La plupart des femmes qui participent à la course sont des rameuses. Celles-ci sont musclées et ont le mental adapté à la course. Il peut y avoir une quinzaine de participantes à Bora Bora et plus d’une vingtaine à Tahiti.
Titaua est un bel exemple de réussite dans cette épreuve de force et de mental. « Je suis très fière de représenter les femmes pour donner l’exemple aux jeunes filles et aux femmes » confie-t-elle, « il n’y a pas d’âge pour participer mais il faut s’entrainer intelligemment pour cette course qui requiert des qualités spécifiques afin de ne pas se blesser »
C’est une championne passionnée et on l’encourage fortement pour sa course le 29 juin à Bora Bora et le 14 juillet à Tahiti. Faaitoito Titaua !